Cela fait trente ans qu’Est Charente soutient le monde associatif sous la forme de textes, d’un calendrier et d’une rubrique « fêtes et manifestations » mensuelle. Depuis plusieurs mois, il semble que, comme pour tout le monde, la situation des associations soit difficile, cela nous oblige à nous interroger sur la politique éditoriale de notre journal. Devons-nous continuer à soutenir les associations et leurs manifestations ? devons-nous diminuer notre partie textes sans contrepartie aucune ? Est Charente s’est toujours engagé aux côtés des associations locales. Nous avons relayé vos événements, mis en avant vos actions et soutenu votre visibilité bien au-delà de ce que peut proposer un média traditionnel.
Un journal comme le nôtre est totalement indépendant, il ne perçoit pas de subvention et doit toutefois répondre chaque mois à vos attentes. Comme tout le monde, nous faisons face à une augmentation constante de nos coûts : l’impression du journal devient de plus en plus chère, impactée par la hausse des matières premières, la distribution par La Poste représente un budget considérable et ne cesse d’augmenter, les charges fixes liées à la gestion du journal pèsent de plus en plus lourd sur notre équilibre financier, à cela s’ajoute la crise actuelle.
Pendant ce temps, nous constatons que de moins en moins d’associations jouent le jeu du partenariat. Beaucoup ne prennent plus aucun encart publicitaire, même à 70 € HT seulement, tout en continuant à exiger une visibilité gratuite toujours plus grande. Certaines réclament même que nous publiions leurs textes en intégralité, bien au-delà des limites fixées.
Nous comprenons les contraintes financières que vous pouvez rencontrer. Mais il est essentiel de rappeler une réalité simple : sans soutien, Est Charente ne pourra plus assurer cette mission.
En cette période où les radios locales sont en suspens pour leur avenir, diminuant les possibilités de communication des associations, le monde associatif devient exigeant et ne souhaite que communiquer au travers de moyens gratuits, auparavant nous avions le soutien de certaines associations qui nous permettait de maintenir les informations grâce à des encarts à des prix fortement remisés. Cela semble révolu et il faut donc réfléchir sur notre position à l’avenir. Chaque mois, nous consacrons une partie précieuse de nos pages à « Fêtes et Manifs », une rubrique entièrement gratuite qui permet à toutes les associations de la région d’informer le public de leurs événements. Nous avons aussi appliqué des tarifs ultra-réduits, jusqu’à 60 % de réduction sur les encarts 1/12ème de page, tout en proposant des services graphiques et d’impression à prix coûtant.
Les lotos et les repas ne passent plus, car ce ne sont que des activités à but lucratif, cela est nous semble-t-il normal que leur communication passe par des encarts payants, mais nous allons donc devoir devenir plus drastique, les concours de belote, les thés dansants, les spectacles, les concerts, les pièces de théâtre ou les associations gagnent de l’argent en faisant payer les entrées et en demandant notre aide sans aucune contrepartie, est-ce raisonnable ? Certes, cela nous frustre, mais les contraintes économiques l’emportent sur notre volonté sociale et sur l’envie de soutenir les associations et surtout ceux qui se battent pour faire quelques actions dans notre milieu rural.
Nous n’attendons pas des associations qu’elles investissent des budgets colossaux. Nous demandons simplement un engagement raisonnable et équitable pour que chacun puisse continuer à exister.
Si vous avez déjà bénéficié de notre soutien, de notre visibilité, de nos annonces gratuites, alors nous avons aujourd’hui besoin que vous nous aidiez à tenir. Un simple encart publicitaire peut faire la différence.
Nous ne voulons pas être contraints de réduire ou de supprimer « Fêtes et Manifs ». Nous voulons continuer à faire ce que nous avons toujours fait : être un média local au service de son territoire.
Nous vous laissons donc face à cette question : que vaut pour vous un journal local qui vous soutient ? Devons-nous envisager les textes payants (ce que nous ne souhaitons pas), devons-nous arrêter la rubrique gratuite des associations (cela ne nous paraît pas acceptable) … Pourtant, notre journal est attendu, et nous le savons, car nombreux sont ceux qui viennent nous alerter de certaines dérives ou carences de la Poste qui était depuis quasiment trente ans notre partenaire.
Nous avons toujours joué le jeu. Mais aujourd’hui, la question est simple : qui joue le jeu pour nous ?